mercredi 29 juillet 2009

Les taxis!




Ils s'appellent Ibrahim, Boniface, Bonaventure, Ervé, Protais, Lucas, Arnauld, Gicelin, Paul, Jean-Pierre, ce sont exclusivement des hommes, ils sont plus ou moins sympas, plus ou moins causants, plus ou moins chaleureux c'est les taximens de Yaoundé!

Ici au Cameroun les taxis sont jaunes on les repère très vite, chaque voiture est décorée et peinte selon les gouts de son propriétaire, on peut ainsi lire sur la vitre arrière God bless you, Abats les jaloux (oui c'est bien écrit comme ça), Merci Jésus, ou encore découvrir des autocollants en forme de cœur ou d'étoile sur les phares, des néons à l'intérieur allumés dès la nuit tombée...

Ils représentent sur Yaoundé les ¾ des voitures en circulation (cf photo du rond point du 20 mai). Les taximens roulent avec des voitures hors d'âge, dont les compteurs avoisinent le plus souvent les 3 ou 400 000 kms, et dont l'indicateur de vitesse a assez souvent rendu l'âme. L'équipement est sommaire, parfois il n'y a pas de ceinture, pas de poignée c'est le taximen qui ouvre de l'intérieur (!) plus de fenêtres; remplacées par des bâches en plastique transparentes...Les voitures sont majoritairement des Toyota Corolla, puisqu'il s'agit de la voiture la plus répandue ce qui a considérablement réduit le cout des pièces!!

La carrosserie est la plupart du temps recouverte de rouille ou de chocs, mais l'intérieur demeure assez confortable. Les taxis sont collectifs on peut s'y entasser jusqu'à 3 derrière et 3 devant (le chauffeur et deux passagers). Pour appeler un taxi on se met sur le bord de la route là où d'autre gens attendent (et il y en a toujours!) le taxi arrive et klaxonne (ce qui signifie qu'il est disponible) ralenti et écoute de la fenêtre les direction et les prix proposés et c'est à lui de choisir en fonction de la destination qu'il s'est fixée, si votre destination correspond à celle du taximen celui-ci klaxonne et vous pouvez monter dans la voiture...A l'origine deux tarifs sont proposés 200 FCFA (soit 0,30 centimes d'euros) la course jusqu'à 22h puis 250 FCFA à partir de 22H. En réalité les camerounais proposent pour des trajets relativement courts plus souvent 100 FCFA (pour moi le tarif blanc c'est 150 FCFA je pense que je pourrais aller a 100 FCFA mais déjà 150 c'est pas cher je veux pas non plus abuser...) et pour des trajets plus longs on propose 250 à 300 FCFA. Au moment de l'heure de pointe, ou d'une grosse averse, pour être pris rapidement il faut proposer un prix un peu plus élevé que la moyenne.

Les taximens conduisent d'une manière très sportive, n'hésitant pas à slalomer, rouler à contre sens pour arriver le plus vite possible à destination! Le taxi n'est pas beaucoup plus cher que le bus puisque le trajet coute 150 FCFA et l'avantage du taxi c'est qu'il nous dépose ou on veut et qu'on a une place assise.

Le prix de l'essence est moins élevé qu'en France mais il est relativement élevé ici compte tenu du cout de la vie, comptez 569 FCFA le litre de Super, et 520 FCFA le litre de gasoil. Les taximens sont soumis à des contrôles arbitraires des forces de l'ordre qui exigent la présentation de nombreuses pièces type permis, assurance, carte grise, et d'autres certificats, le problème c'est qu'ici pour avoir chaque document il faut payer des sommes très élevées, donc si les particuliers qui ont une voiture (et donc un minimum de moyen) peuvent se procurer ces pièces ce n'est pas toujours le cas des taximens...Aussi à Douala les forces de l'ordre ont pu exiger par le passé la présence d'extincteur, sans quoi le taximen était soumis a une amende, ou donnait un petit quelque chose au contrôleur afin de repartir sans contravention malheureusement je ne dis pas que c'est la règle ici au Cameroun mais ça existe...

Quoiqu'il en soit, les taximens sont indispensables aux déplacements urbains...leur prix est un encouragement à les emprunter. De plus, si en France, avoir sa propre voiture suppose un certain budget, ici au Cameroun il devient exorbitant entre les réparations (dues à l'état du goudron marqué par des nids de poules fréquents et la terre rouge, le chemin qui quitte le goudron pour la maison qui est une succession de trous ou de bosses formés à la saison des pluies) l'essence, l'assurance, le cout des papiers et autres certificats... Enfin leur nombre élevé nous permet d'être pris assez facilement et d'arriver relativement rapidement à destination.

Alors que vous soyez de bonne humeur ou plus ou moins sympas avec moi, chers taximens je vous remercie de me transporter d'un bout à l'autre de Yaoundé et de me faire découvrir cette charmante ville!!

jeudi 23 juillet 2009

Il fait bon vivre à Ydé!!

Tout va bien !!!

Je ne vous délaisse pas chers amis c'est juste que j'avais perdu un peu la motivation celle ci etant de retour vous aurez prochainement des choses à lire!!

Je pars cet après midi pour Douala donc des le début de la semaine prochaine vous pourrez lire mes nouvelles aventures camerounaises aussi je vous prépare des articles sur les taxis, la politique et les croyances!!

Des bisous à tous!!

samedi 4 juillet 2009

Les funérailles bamilékés…

J’ai donc assisté la semaine passée, pour la première fois à des funérailles africaines, et plus précisément à des funérailles bamilékés, qui comme je le disais dans mon dernier post, n’ont en commun avec les « nôtres » que le nom. En effet bien que l’organisation du deuil varie selon les ethnies l’approche des gens vis-à-vis de la mort et des funérailles est tout à fait différente de nos conceptions « occidentales ».

J’avais déjà assisté à une cérémonie de deuil le samedi de mon arrivée (30 /05) , en nous rendant au village nous nous étions arrêté avec Raymond et Flore pour assister aux funérailles du père d’un de leurs amis. Notre courte apparition rendue tout sauf discrète avec ma présence, m’avait vite fait comprendre l’ampleur des manifestations accompagnant le deuil. Il y avait des centaines et des centaines de personnes assisses sous des tentes disséminées ici ou là à écouter des témoignages et des chants traditionnels. Ceci dit, cette cérémonie était tout à fait différente de celle que j’ai vécu la semaine dernière.

Le Cameroun est un pays qui se compose d’environ 250 ethnies. Celles-ci se décomposent en deux groupes principaux : les peuples soudanais ( du Nord; Toupouri, Mandoug et Massa) et les Bantous du Sud auxquels sont apparentés les Bamilékés, les Tikars et les Banmous originaires principalement de l’ouest (Bandjoun est située dans l’ouest) et le nord ouest du pays. Raymond et Flore originaires de l’ouest, sont des bamilékés.

Je suis partie avec Flore, Guy (son frère), Sandrine (une voisine venue prêter main forte) et Charly le second chaufour (venu en renfort parce que Flore est myope et a du mal a conduire la nuit et donner un coup de main pour les travaux préparatoires à la réception) mardi 23 juin en fin d’après midi direction Bandjoun, le village de Raymond. Nous sommes arrivés non sans difficultés, après une crevaison et un changement de roue le long de la route à la lumière des portables vers 20H30 à la maison (la grande maison avec le toit en tôle pour ceux qui ont vu les photos sur fcbk)

Mercredi avec Flore et Charly nous sommes allés en direction de Bafoussam faire quelques courses avant d’aller à Bamougoum.
Une fois nos petites courses réalisées et la roue changée, nous avons emprunté la route très accidentée (une pluie de météorite ce serait-elle abattu sur cette localité ?? pourtant il s’agit de la 3° ou 4° ville du pays) reliant Baffousamm-Bamougoum afin d’aller chercher la maman et la grand-mère de Flore dans son village. Comme je vous l’ai dit chaque camerounais a un village d’attache même s’il n’est pas né dans ce lieu. Ainsi Flore qui est une pure citadine, qui est née et a grandit à Douala demeure cependant originaire du village de Bamougoum, village de sa mère, Madeleine, et de sa grand-mère Rebecca (traduit en « Malépi ») ou elle a d’ailleurs passé toutes ses vacances à prendre part aux travaux des champs. Bamougoum est un village assez reculé, compter 3 km de piste depuis le goudron, qui ne dispose ni d’eau courante, ni d’électricité, petite et jusqu’à l’adolescence Flore, ses frères et sœurs allaient passer leurs vacances, et par exemple pour avoir de l ‘eau il faut aller la chercher à la rivière à 2,5km.

Ensuite, nous sommes allés au domicile du père de Raymond présenter nos condoléances. IL y avait déjà des femmes et lorsque nous sommes arrivées elles se sont mises à pleurer, Flore sa mère et sa grand-mère ont suivies, en fait c’est des pleurs collectifs ca ressemble à des lamentations. C’est vraiment très curieux d’assister à ce genre de situation d’une parce que on se sent forcément étranger à un rite qu’on ne connait pas et qu’on ne comprend pas : oui elles pleurent mais qu’est ce que cela signifie pour elles de pleurer toute ensemble avant de se reparler de la manière la plus normale. C’est une manifestation assez démonstrative, les femmes pleurent, parlent et chantent fort.

Jeudi, première journée des funérailles. La matinée est consacrée à la préparation du deuil, tout le monde s’active, derniers préparatifs dehors, réception des tables, chaises, tentes, livraison des brasseries du Cameroun…pendant ce temps je recopie les 15 pages du programme de la messe, le discours du grand père et les lectures qui seront faires à l’Eglise.

Départ à 13h pour la morgue afin de participer à 14H la mise en bière à la morgue de l’Hôpital de district de Bandjoun-Dja (ce qui suit Bandjoun comme ici Dja ou plus loin Pete c’est la dénomination du quartier). Nous sommes arrivés les premiers, Flore et Raymond sont allés a la morgue pendant que Clarisse Prisca Rebecca Guy et moi avons attendu dehors. Petit à petit les gens sont arrivés pou rendre un dernier hommage à Elise. Donc ici chaque personne va saluer le défunt avant la mise en bière (je ne peux pas vous raconter comment c’était je suis restée dehors).Comme hier au domicile du père de Raymond, et ca se passera pendant toute la durée du deuil, les femmes pleurent toutes ensemble, c’est une manière d’exprimer en commun la douleur provoquée par la perte du défunt. Une Mercedes bleue marine sièges baissés dotée un gyrophare bleu et de la musique qui suit, est arrivée pour emmener le cercueil à l’Eglise. Nous avons tous suivis le convoi pour aller assister à 15H à la Messe à la Paroisse Ste Thérèse de l’Enfant Jésus de Bandjoun-Pete. Je dois dire que les messes africaines même lorsqu’elles sont dédiées à un deuil ont ceci de surprenant qu’elles sont vraiment très entrainantes. La chorale y est pour beaucoup tout comme les chants qui n’ont rien a voir avec ceux qui résonnent dans nos Eglises. Vous connaissez peut être ma réserve vis-à-vis de l’Eglise mais je dois reconnaitre que c’était vraiment une ambiance particulière, pas triste assez gaie…Bien sur les gens sont tristes de perdre un être cher, mais en fait ici la mort n’est pas forcément synonyme de tristesse. Cela s’explique par le poids très important, je dirai même omniprésent de la religion (je suis assez souvent questionnée sur ma religion, sur le fait que je pratique ou non…ce que j’en pense ? Ce a quoi je crois…). En fait certes ils ont perdu un proche mais dans la conception religieuse des gens cette personne a été rappelée par Dieu le Père et c’est donc une fête puisqu’elle va le retrouver. Après la Messe nous avons formé un cortège derrière la Mercedes afin de rejoindre à pied la maison du père de Raymond, lieu de la première veillée.
Lorsque nous sommes arrivés, le cercueil a été déposée dans une pièce de la maison puis ouvert pour que les gens puissent se recueillir auprès de la défunte (la encore je n’y suis pas allée). Ici le veuf ou la veuve doit être vêtu de blanc, et dans la mesure du possible les membres de la famille proche se font faire des tenues semblables, par exemple Flore Rebecca Prisca Clarisse Raymond et ses frères et sœurs s’étaient fait faire des tenues avec le même tissus.
Donc lorsque nous sommes arrivés il y avait une sono, une tente dressée avec des chaises pour s’installer. La veillée à commencée vers 20H aux sons des chants religieux et des pleurs. Des danses traditionnelles ont suivies. Donc en fait soit on assiste aux danses traditionnelles soit on peut aller se désaltérer et boire un jus (coca fanta top) ou une bière. On est rentrés vers minuit tandis que les gens ont veillé jusqu'à l’aube. En fait les veillées c’est des gens qui dansent, chantent, prient, se recueillent en l’honneur du défunt ça s’assimile vraiment à une fête en l’honneur du défunt. Mais c’est vraiment impressionnant de voir le nombre de personnes qui viennent prendre part, quand une personne meurt, c’est tout le village qui prends part aux funérailles

Le lendemain, vendredi 26 juin, arrivée du cercueil à la maison de Raymond du village à Bandjoun le matin. En fait la maman de Raymond était originaire de l’endroit où Raymond a fait construire la maison avec le toit en tôle, elle y avait une case traditionnelle, il était normal que ca soit sa dernière demeure. Ici au Cameroun il n’y a pas de cimetière, les gens sont enterrés dans les concessions familiales, il n’est pas rare de croiser des tombes dans les jardins, le long des routes ou des rues y compris à Yaoundé. Je crois qu’il n’est pas né celui qui instaurera le cimetière au Cameroun, le fait que la personne repose dans son jardin, ou juste à coté de sa maison est vraiment ancré dans les esprits. D’ailleurs quand les gens me demandent comment c’est en France ils sont toujours surpris d’entendre parler de cimetière. Bref, une fois arrivée le cercueil a été installé dans la maison que Raymond à fait construire pour sa mère, puis ouvert pour les gens. Toute l’après midi et la soirée ont été consacrées à la préparation du buffet du lendemain. En fait ici on a tout a l’état naturel donc tout ce que nous avons préparé est arrivé à l’état de matière première, quand il s’agit de faire à manger pour 10 personnes ca va mais quand la préparation à pour but de rassasier plus de 400 personnes je vous laisse imaginer le temps que ca prends et effectivement une après midi et une nuit n’ont pas été de trop…des dizaines de femmes s’affairaient pour venir a bout des dizaines de paquets épinards à dépiauter , des dizaines de kilos d’oignons à éplucher et émincer, des centaines de poissons à écailler, vider et faire frire, des bananes plantains a couper et faire frire, des 25 poulets a tuer plumer découper et vider . Vous allez vous demander et moi dans tout ca ? Ben moi j’ai fais les épinards et les oignons après Guy et Charly ont voulu que j’aille tuer les poulets mais pas moyen (pourtant j’ai déjà vu ca a la ferme d’Elo) donc j’ai attendu qu’ils aient fini et j’ai pris sur moi pour découper ces petites bêtes en morceaux. Bref l’avantage de cette soirée de préparation c’est que j’ai évité la messe et qu’en fait c’était vraiment très convivial et authentique cette ambiance de « Maité » entre femmes. C’est vraiment comme ca que je me rends compte de la manière dont vivent les femmes, la manière dont elles sont considérées, de leur place capitale dans la société, je ne vous sors pas un discours féministe gratuit mais force est de constater que la femme est un moteur essentiel dans la société camerounaise et plus globalement dans la société africaine. En plus elles étaient surprises de voir une blanche se donner du mal, travailler dans la fumée (et oui on cuisine pour 400 personnes au feu de bois) et couper des poulets alors que j’avais jamais fais ca enfin j’étais vraiment bien entourée avec Juliette la sœur de Flore (la pro des poulets) qui m’a montré comment faire !!En tout cas c’était vraiment chouette comme soirée…Après avoir fini de préparer je suis allée voir un peu les danses traditionnelles en fait il faut vous dire que les gens se comptent par centaines c’est vraiment très impressionnant, les musiques religieuses sont vraiment entrainantes j’ai rencontré le « Papa » qui chante avec une chorale une musique vraiment marrante que je vais ramener en France je vais regarder si je trouve sur internet pour vous mettre le lien (mais j’y crois pas trop) cette chanson on l’entends partout et tout le temps c’est le seka-seka du Cameroun !!

Je me suis couchée vers 3h mais je n’ai pas dormi de la nuit car la musique organisée par un DJ était vraiment trop forte…Mon humeur était vraiment désastreuse, heureusement une dame, Nadine, m’a proposé un bout de canapé, puis vers 4h30 les femmes commençaient à se lever pour retourner préparer donc j’ai pu récupérer un canapé’ et dormir une petite heure. Ensuite je me suis levée j’ai de nouveau aidé à la cuisine et j’ai pris connaissance du texte que j’ai du lire à la Messe.

Bon alors la Messe je dois vous dire que c’est vraiment un truc de fou, rien à voir avec celle de la Paroisse Ste Thérèse de l’Enfant Jésus de Bandjoun-Pete. D’une part parce qu’elle était en plein air et que j’ai ça découvert 30 secondes avant l’office, moi je partais stressée avec la peur d’arriver en retard (et ouais j’ai qd même du lire un texte j’avais peur de pas être la le moment venu) en direction de l’Eglise de Hok et Georges me dit où tu vas je dis à l’Église il me dit mais non c’est dehors juste là à coté de la maison (mal réveillée c’est ca !). Les messes de funérailles ont lieu dehors, prés du lieu où sera enterré le défunt, comme ça à la fin de l’office des gens portent le cercueil jusqu'à l’endroit approprié. D’autre part, parce qu’il y avait trois tentes énormes avec des centaines de chaises et que ca n’a pas suffit, il y avait des gens à perte de vue debout, assis vraiment partout c’est juste hallucinant. Ensuite la Chorale c’était MAGNIFIQUE les chants supers j’ai adoré très entrainant les gens chantent, tapent des mains, se laissent emporter par la musique et dansent enfin c’est vraiment hallucinant !! Les membres de la chorale étaient tous habillés pareil, ils avaient des instruments traditionnels, il y avait une petite choupette de peut être 6 ans trop mimi qui chantait et dansait avec une telle concentration c’était vraiment touchant. Ils ont chanté des chants traditionnels auxquels je n’ai rien compris mais leur musicalité m’a plu. Alors la Messe a été longue, il y a eu des lectures, des témoignages, une biographie, des prières en français et en bamiléké, des chants, une tirade assez virulente sur les non-croyants faite par un intolérant confirmé (ce n’est pas avec ce genre de discours qu’il peut espérer ramener les brebis égarées vers le chemin de la foi) mais je dois dire que c’était vraiment intéressant et bon plutôt agréable grâce à la Chorale qui offrait un véritable spectacle très vivant. L’adieu du père de Raymond à sa femme a été déchirant, bouleversant, vous me connaissez je suis une ultra sensible, une larme facile mais là, la projection est quasi obligatoire et vraiment on se dit que le monde s’écroule.

Aussi à la fin de la messe tout le monde a rejoint l’endroit pour enterrer Elise, ceux qui le souhaitaient ont pu bénir le corps avec l’arbre de paix et de l’eau bénite. Pendant ce temps des enfants préparaient du ciment, puis une fois le cercueil installé la dalle de ciment a été posée.

Suite à cela les gens se sont divisés en deux groupes. D’un coté les villageois qui devaient aller derrière la maison afin de recevoir un verre d’eau et une collation, de l’autre les « extérieurs, notables et autorités de tout bords » qui étaient reçus dans le jardin là où avaient été dressées des tentes, les tables sur lesquelles étaient disposés du vin, des jus et de la bière , les chaises et le buffet alimenté par les mets préparés la veille et le matin même par des petites mains travailleuses.

Au cours de l’après midi, après avoir tout rangé (tables chaises vaisselles tentes…grâce à l’aide des employés de la société de location du matériel) nous avons pu assister aux danses traditionnelles aux sons des tams-tams et autres instruments traditionnels, Flore belle fille de la défunte à du revêtir un collier et porter quelque chose sur sa tête, les femmes à la que leu-leu mimaient des travaux agricoles pendant que les hommes faisaient de la musique. C’était vraiment bien pour moi de pouvoir assister à une cérémonie traditionnelle, je suis assez curieuse de voir, d’apprendre et de comprendre les croyances, les us et coutumes des pays où je vais. En tout cas je remercie les gens de m’avoir laissé assister à ce moment privilégié.

Voilà vous en savez maintenant tout autant que moi sur les funérailles bamilékés